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International Europe et États-Unis, deux visions pour l’agriculture

Le secrétaire à l’Agriculture des États-Unis, Tom Vilsack (à droite), et le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski (à gauche), le 24 février 2023 à Arlington en Virginie, lors d'une visite de ferme organisée à l'occasion du Forum sur les perspectives agricoles de l’USDA 2023

Le secrétaire à l’Agriculture américain, Tom Vilsack, a accueilli vendredi 24 février 2023 le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, au Forum sur les perspectives agricoles de l’USDA 2023 en Virginie. Les deux hommes ont pu confronter les différences de vision pour l’agriculture entre l’Europe et les États-Unis.

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Le Forum sur les perspectives agricoles de l’USDA 2023 à Arlington en Virginie, a réuni le vendredi 24 février 2023 le secrétaire à l’Agriculture des États-Unis, Tom Vilsack, et le commissaire à l’Agriculture européen, Janusz Wojciechowski. L’occasion d’un échange courtois sur les divergences d’approche pour l’agriculture de part et d’autre de l’Atlantique. En préambule de leur discussion, le secrétaire Vilsack a tenu à rappeler tout ce qui constitue la relation entre l’Union européenne (UE) et les États-Unis au niveau agricole.

Une relation client-acheteur d’abord, que Tom Vilsack a d’ailleurs estimée déséquilibrée et à l’avantage des Européens. Une relation de collaboration, ensuite, dans le combat contre le réchauffement climatique mais aussi dans le conflit en Ukraine. Une relation de concurrence enfin, car l'Europe et les États-Unis visent de nombreux marchés similaires pour exporter leurs productions agricoles.

Productivité contre sécurité

Le secrétaire Vilsack a réaffirmé l’importance de la durabilité dans la production agricole américaine et les efforts menés par le gouvernement Biden en la matière. Mais ces objectifs ne doivent, selon lui, pas aller à l’encontre de la productivité : « Nous étions tellement focalisés sur la production, que nous avons oublié la durabilité et la résilience. »

« Nous devons apprendre à faire ces trois choses en même temps », estime-t-il, pointant les régulations européennes négatives pour la production, selon lui. « Dans l’Union européenne, nous avons de nombreuses réglementations restrictives dont les agriculteurs se sentent victimes. Mais la sécurité alimentaire et la qualité des produits sont très importantes pour nous », a précisé le commissaire en guise de réponse.

« L’Union européenne et les États-Unis sommes les plus grands exportateurs de produits alimentaires du monde et nous sommes focalisés sur la façon d’exporter nos produits. Parfois, nous devrions regarder plus notre marché local », a également évoqué le commissaire.

M. Vilsack juge la stratégie européenne

Flatteur, Tom Vilsack a insisté sur la difficulté de la tâche du commissaire européen pour mener la politique de l’Union avec les disparités de points de vue qui existent. Et pour prendre un exemple, il a astucieusement choisi deux pays en particulier. « Il y a une différence, je pense, entre la façon dont les agriculteurs polonais et les agriculteurs français voient les choses et cela a un impact sur les politiques que l’UE établit », a-t-il pointé face à M. Wojciechowski venant lui-même de Pologne.

Ce dernier a tout de même voulu rétablir certains faits. « Oui, vous avez raison. Nous avons une politique agricole commune, mais maintenant pour la première fois, la mise en œuvre de la politique agricole est plus flexible pour les États membres. Plusieurs plans stratégiques, mais une vision commune de la politique agricole », a-t-il répondu.

Concernant les normes pesticides, le secrétaire Vilsack a tenté là encore d’appuyer là où ça fait mal, en critiquant les standards européens, qui iraient au-delà de ce que la science suggère. « Nous avons parfois des divergences d’opinion concernant les niveaux maximaux de résidus de nouveaux produits que nous essayons d’échanger sur le marché. Nous pouvons croire que la science dit qu’un niveau de résidus est sûr, d’autres personnes peuvent croire qu’un niveau inférieur est nécessaire. Nous sommes souvent en désaccord sur la biotechnologie », a-t-il regretté.

Des défis communs

La rencontre entre les deux hommes était un moyen de montrer tout ce qui rapproche les États-Unis et l’Europe. Le secrétaire Tom Vilsack l’a aussi mis en avant : « Nous avons des objectifs communs que nous essayons d’atteindre en termes de réponse au changement climatique, en termes de gestion de l’impact de l’invasion injustifiée de l’Ukraine par la Russie. Ce sont des défis communs auxquels nous sommes confrontés et nous travaillons ensemble pour trouver les meilleurs moyens de faire face à ces défis. »

Janusz Wojciechowski s’est lui aussi voulu consensuel malgré les divergences. « Les stratégies peuvent différer parfois mais nous allons dans la même direction », a-t-il assuré.

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